Impression, finitions et conclusion : le futur ?

Impression et contre collage :

Pour l’ensemble des tirages, J’ai choisi le papier Canson Photogloss Premium RC 270gr/m², un papier RC brillant. Ce dernier dispose d’une bonne dynamique pour ce type de papier. Malheureusement une panne imprévue (et, hélas, sans résolution possible sans changement de machine !) sur le traceur du studio nous a obligé à tirer le dossier chez un confrère équipé d’une machine similaire. Le travail de calibration fut donc à refaire de zéro. Une fois les mires tirées et le papier sec, les patches furent scannés avec notre sonde colorimétrique. A notre surprise le profil était parfaitement neutre et prêt à l’emploi, ce qui n’est pas toujours le cas sur toutes les couples papier d’art / traceur où des micro ajustements peuvent être nécessaires.

Un premier jeu de tirages en 20x30cm avec des gros plans sur les sujets principaux me permit de valider la mise en production des formats 50x70cm. Les tirages des visuels de ce sujet ne souffrirent d’aucun problème d’impression.

Concernant le contre collage, le travail a été réalisé en interne au studio. En adhésivant avec un film double face les supports puis en collant le tirage avec un débord. La planéité est assurée par passage d’un rouleau laminateur sur l’ensemble du support pour l’adhésif et pour le tirage dans un second temps. L’ensemble contrecollé est découpé au format final. J’ai préféré une découpe en biseau sur les tranches : c’est plus complexe certes mais le tirage y gagne en élégance. Pour parfaire les finitions, des patins ont été collés au dos du tirage dans les coins afin d’assurer la planéité du tirage une fois accroché.

Budget :

Le dossier représente un investissement important. En temps bien sûr : on parle de 450h de travail a passer sur le projet. Cela reste une approximation et ne prend pas en compte la charge mentale qui fait qu’on a tendance à y affecter des neurones même au repos. Et bien sûr le temps de déplacement et de préparation des épreuves orales. Il y a aussi le budget matériel : les achats de matières premières (avancés, mais qui seront remboursés aux candidat·e·s) et les achats des éléments, accessoires et équipements à acheter et/ou louer. Notre choix au studio a été de pousser le bouton assez loin et le budget final s’est envolé. Mon dossier représente plusieurs milliers d’euros d’achat directs (env 5000€). Dans le désordre : déplacements & hébergement, stylisme, montre, filtres de couleur, location de la maison, catering, aquarium etc. J’imagine que cette somme peut varier du tout au tout selon les approches choisies. Pour être transparent·e, ce dossier fut une excuse pour « y aller à fond » et nous aurions surement pu être un peu moins dispendieu·se·s. Quand on aime…

Conclusion :

La préparation de ce dossier fut une aventure incroyable. Epuisante, formatrice, bouleversante. J’en perds les mots. J’aimerai prendre une posture rationnelle, analytique et distante mais la vérité est qu’il s’agirait d’une imposture crasse. Préparer ce dossier fut un marathon de vitesse : trouver de l’énergie quand on pense ne plus en avoir, travailler sur les sujets de MOF malgré une actualité professionnelle et personnelle parfois intense, trouver de nouvelles ressources et de nouveaux partenaires pour créer des visuels d’exception. Ca devient une obsession avec laquelle on compose, une envie d’aller toujours plus loin et plus fort. Pour ma part le laps de temps entre mon inscription et l’arrivée de la première épreuve orale a vu ma vie personnelle changer radicalement. Il y a mille bonnes raisons d’arrêter en cours de route. Un traceur qui tombe en panne à quelques jours de l’impression du dossier ? Check. Une grève nationale quand on doit partir shooter à l’autre bout de la France ? Check. Arriver jusqu’aux épreuves finales avec un dossier qui se tient est déjà une réussite en soit. Avec la création de ce dossier, c’est toute ma pratique photographique qui a été tirée vers le haut, bien sûr mais j’ai aussi évolué en tant qu’humain·e. J’en suis sorti·e exsangue mais fièr·e du résultat. Il y a un « avant » et un « après » et je ne regrette pas.

L’annonce du résultat me laisse endolori·e. Les photos et les souvenirs des prises de vue laissent une preuve vivace que tout cela a bien existé. Il me faudra encore un certain temps pour traiter l’information et passer véritablement à autre chose.

Je ne sais pas encore si je participerai à la prochaine session du concours. Le temps me dira. Si l’énergie et l’envie seront encore là. Je veux utiliser le medium photographique pour amplifier la voix de mes adelphes et de ma communauté. D’autres aventures m’attendent. D’autres concours professionnels palpitants, notamment. Des personnes merveilleuses m’aident à entrevoir un avenir radieux. Merci à elleux.

Merci à vous qui êtes arrivé·e·s au bout de ce dossier. Je me tiens à votre disposition pour échanger à son sujet.

A très bientôt

Jean-Simon Lagoarde

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