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Ambiance produit pour catalogue : sujet 7

Ambiance produit pour catalogue : sujet 7

7. Publicité – Format vertical – couleur

Pour la réalisation d’une couverture d’un catalogue d’un fabricant de tuyau PVC, les candidats devront photographier :

– 2 coudes 90° diamètre 100 mm et diamètre 40 mm ;

– 2 coudes 45° diamètre 100 mm et diamètre 40 mm.

Un sujet super sympa façon ambiance produit pour catalogue avec des éléments compliqués à valoriser. J’adore !

Ambiance produit pour catalogue : sujet 7

Travail préparatoire à l’ambiance produit :

À la lecture de ce sujet, la première chose qui m’a frappé fut qu’il y avait 4 objets. C’est souvent complexe de mettre dans une composition un nombre pair d’éléments sans tomber dans des formes géométriques simplistes (lignes ou carrés) et d’avoir des compositions dynamiques à l’arrivée. Afin de me projeter mieux dans l’espace, je commandai les différents coudes en prenant bien soin d’en commander en plus, afin d’avoir une bonne variété d’états de surface et la possibilité de choisir les moins abimés. Par ailleurs, dans le doute je commandai aussi des variantes (certains coudes étaient proposés en raccords mâle/femelle et d’autre en femelle/femelle). Devant le fait que les modèles mâle/femelle n’étaient pas disponibles pour tous les formats, je préférai prendre uniquement des raccords identiques.

J’ai longuement réfléchi à des mises en place pour ce sujet. Mettre en valeur ce type de produit et le faire ressortir de son élément n’est pas évident. Après plusieurs essais j’imaginai un environnement faisant penser à un chantier : un sol jonché de matériaux divers, du placoplâtre, de la poussière, etc.. Dans ces moments, je laisse les idées décanter avant d’y revenir. Le temps aide à séparer les « bonnes » et les « mauvaises ». Ici, mon principal souci était la possibilité de surcharger d’éléments sans rapport direct avec mon produit et de rendre le visuel illisible alors qu’une couverture doit être claire quant à son sujet.

J’imaginais utiliser des plaques de béton cellulaire pour créer une ambiance simple mais tout en matière. En effet, ce dernier se travaille facilement et produit des éclats et morceaux très intéressants, et sa matière rugueuse et sa teinte blanche légèrement ocre viendraient bien contraster avec nos coudes gris et lisses.

Les coudes reçus étaient couverts de rayures dues au conditionnement. Afin de réduire cela en amont, nous avons essayé avec mon associé de passer l’un d’entre eux au polish ou de le poncer très légèrement. Hélas, la différence de rendu était trop importante. Nous avons finalement opté pour une sélection drastique des quelques coudes les moins rayés dans le colis reçu. La retouche serait nécessaire pour parfaire la surface.

Avant la prise de vue, je notais deux éléments primordiaux à garder en tête dans la conception du visuel : la couverture devait conserver un bord perdu, que le centimètre autour de l’image ne contienne pas d’élément important risquant d’être coupé lors de la fabrication du catalogue. Par ailleurs aménager une ou plusieurs zones d’espace vierge pour faciliter aux graphistes la mise en place de titres ou de logos.

Prise de vue :

La prise de vue a été réalisée avec un boitier Hasselblad H5D40 et l’objectif 120mm HC Macro II. Cet équipement est idéal pour les natures mortes de ce type : le rendu des nuances dans les couleurs et les matières est fabuleux. L’appareil photo est relié au logiciel propriétaire d’Hasselblad, Phocus sur le poste de capture du studio. Je souhaitais mettre en place les éléments pour suivre un cadrage en spirale de Fibonacci. Ainsi, j’ai donc utilisé un guide image que j’ai laissé en superposition.

J’ai commencé par installer mes plaques de béton sur une surface plane. Afin de simplifier les nombreux ajustements de position, j’ai installé mon plan de travail relativement bas, de l’ordre d’une quarantaine de centimètres. Ainsi, il était plus simple de visualiser dans un angle proche de celui de l’appareil, installé en haut d’un pied colonne.

Je posais la base de mon éclairage : une source Profoto D2 1000 w/s avec un bol 21cm à travers un rouleau diffusant Translum. À partir de là, je pouvais commencer à disposer mes éléments. Les essais se sont multipliés afin de trouver un mouvement intéressant dans la composition et de travailler les plaques et morceaux de béton afin d’en obtenir les formes souhaitées. À mesure que la composition avançait, j’ajoutais les éléments qui allaient composer l’éclairage final.

Le boitier était réglé à f/22, ce qui me permit d’être net de bout en bout sur mes objets. La vitesse d’obturation était de 1/250ème de seconde à ISO 100, une valeur suffisante pour travailler avec mes lampes témoins allumées sans venir impacter l’image.

En premier lieu, j’installai un second Profoto D2 1000 w/s adapté sur une fresnel Elinchrom FS30. Cette source venait en latéral déboucher les ombres de notre principale et raser les tranches de nos plaques. Ainsi elle faisait encore plus ressortir la matière de ces zones-là.

Une octobox de 90cm montée sur une torche A3000 branchée à un générateur RX2400 venait faire un débouchage dans l’axe assez léger. Cela ajoutait aussi un petit plus à la brillance des coudes.

Ce premier rendu avait encore quelques ombres trop présentes. J’ai donc ajouté un réflecteur blanc à gauche de la scène pour venir déboucher l’ensemble des ombres, en l’orientant afin d’insister sur la zone en bas à gauche de l’image, qui était la plus éloignée de toute source.

Enfin, afin de récupérer de la matière et du brillant dans l’intérieur du coude 45° en haut à droite, j’ajoutai un Style RX 600 avec un snoot venant éclairer à travers une feuille de diffusant. Ce faisant je mettais en lumière très précisément – et sans débordement – l’intérieur du tuyau tout en gardant un bel effet de brillance.

Le visuel permet de bien visualiser la forme de chacun de nos objets tout en maintenant des espaces libres pour les éventuels besoins de titrage et d’ajout de logo.

Enfin, j’ai photographié une QP Card pour neutraliser ma balance des blancs. Dans le cas de visuels complexes avec des éclairants différents ajoutés au fur et à mesure, je préfère faire (ou affiner si une balance initiale a été faite) ma balance des blancs en toute fin de shooting. Certains modeleurs peuvent faire varier la balance de manière importante.

Traitement et retouche numérique :

La retouche ne présenta pas de grande complexité mais une certaine minutie.

En premier lieu, un travail de suppression de certains reflets spéculaires dans les coudes. Ce faisant j’ai simplifié la lecture de la forme de mes objets.
J’ai ensuite soudé les deux plaques servant de « base » à ma composition. Mes plaques n’étant pas très grandes, j’avais dû en accoler deux pour faire le plan ce qui amenait une ligne de démarcation en plein milieu de mon image. (zone rose hachurée sur visuel 2). Une seconde ligne était présente en bas à droite (hachures roses), elle fut elle aussi supprimée.
J’ai ensuite retiré quelques petits éclats inopportuns en haut à gauche.
Le gros du travail fut bien sûr de nettoyer les surfaces PVC. Pour cela j’alternais un travail avec le tampon pour les éléments les plus grands/profonds et un nettoyage par filtre « antipoussière ». Une méthodologie adaptée fut mise en place pour l’occasion. En effet, le filtre avait tendance à lisser la matière de manière trop importante ou bien il laissait des artefacts en lieu et place des rayures. Pour cela je sélectionnai la zone à traiter (même matière, pas de contraste ou d’ombre) et la dupliquai en calque. J’appliquai le filtre et recommençai ainsi de nombreuses fois. Une fois l’intégralité de mes « patches » filtrés, je les regroupai et vérifiai l’absence d’erreur. En effet, certains bords de sélection peuvent présenter des à plats étranges que j’ai gommés. Enfin, je créai un calque gris neutre rempli d’un faible bruit numérique, ce calque passé en mode « incrustation », je le liai à mes « patches ». Ainsi mes zones trop lisses reçurent un léger bruit numérique qui leur amenait la « matière » suffisante pour paraitre identique au reste du coude PVC.

J’appliquai ensuite une série de calques tels que :

Un calque de renforcement localisé : un duplicata de ma photo en nuance de gris, filtre « passe haut » à une centaine de pixels mis en mode de fusion « incrustation » à 20% d’opacité environ. Mes valeurs sont volontairement imprécises car sur ces outils je fonctionne de manière visuelle. J’ai regardé avant tout le rendu de mon renforcement par rapport à la matière, la taille, la mise en lumière et les nuances de mon sujet à renforcer. Une fois le bon réglage trouvé j’ai ajouté un masque de fusion que j’ai inversé. Enfin j’ai « peint » mes zones à renforcer avec mon pinceau en blanc sur noir. Mes tuyaux ressortent ainsi avec un contraste légèrement plus fort que le reste de l’image.

De la même manière j’ai créé plusieurs couches consécutives de masquage numérique. Des calques gris neutre en mode de fusion incrustation que j’ai ensuite peint avec un pinceau à 100% d’opacité et 6% de flux. Ce faisant j’ai fait monter la lumière et les ombres comme dans le cas d’un masquage en chambre noire. J’aime particulièrement cette méthode que j’utilise en général en forçant le trait pour ensuite la nuancer en réduisant l’opacité de mon calque. Pour ce visuel, j’ai masqué trois fois.

Au-dessus de ces calques j’ajoute – pour les visuels en couleur — un calque « original » dupliqué et passé en mode de fusion « couleur ». Ce dernier me permet de conserver les nuances de couleur s, le masquage dans ces modes de fusion ayant tendance à dénaturer la teinte originale.

J’ai ensuite ajouté quelques calques de réglages, comme un calque de courbe localisé sur les bords pour créer un léger vignettage et centrer l’attention sur le centre du visuel.

Enfin j’ai créé un calque gris neutre en incrustation contenant uniquement du bruit numérique monochrome. Le bruit généré par Camera Raw me plait. Il me permet de m’assurer que mes calques se mêleront bien entre eux et atténuerons les éventuelles zones où des retouches auraient provoqué des espaces trop lisses ou différents de leur environnement.

Une fois les tirages d’essais réalisées, j’ai trouvé qu’un reflet sur le tuyau du bas à gauche était trop important et attirait l’attention. J’ai donc fait une modification complémentaire avant le tirage au format définitif décrit ci-après.

Cliquez ici pour revenir au sujet 6 : photographie de moto. Pour l’impression et la conclusion, cliquez ici.

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